Zika: des cas de transmission par voies sexuelles étudiés aux Etats-Unis
Publié le :
Mercredi 24 Février 2016
Plusieurs cas d'infection au virus zika de femmes américaines ne s'étant pas rendues dans des zones à risque, contrairement à leur partenaire, laisse croire à une contamination par voie sexuelle. Une nouvelle hypothèse face à une maladie aux effets encore mal connus.
Les piqûres de certains moustiques restent pour l'instant la principale cause connue de transmission du virus zika.
La théorie d'une transmission par voies sexuelles du virus zika est attentivement étudiée aux Etats-Unis, suite au recensement de plusieurs cas suspects. Quatorze cas d'infections chez des femmes, dont certaines sont enceintes, sont actuellement étudiés. Deux ont été confirmés, quatre sont en attente de confirmation et huit sont en cours de test, a fait savoir le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Pour les deux femmes concernées, il est avéré qu'elles ne se sont pas rendues récemment dans des pays à risque. Or, les seuls modes de transmission actuellement établis du virus sont les transfusions de sang contaminé et les piqûres de moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus, lesquelles ne sévissent pas dans les zones tempérées en cette période hivernale. A noter également que d'autres modes de transmission, par la salive et l'urine, sont également sujets d'études.
Or pour les deux femmes dont l'infection a été confirmée, leur partenaire s'est bien rendu dans les zones à risque. Si les tests des quatorze hommes sont encore en cours, tous ont montré des symptômes dans un laps de temps après leur voyage qui coïncide avec la contraction du virus.
Ces éléments tendent à établir une transmission par voie sexuelle, un mode qui n'a pas encore été démontré. Ce qui n'avait pas empêcher le CDC de recommander début février aux personnes -surtout les hommes- revenant de zones à risque d'utiliser des préservatifs ou de pratiquer l'abstinence sexuelle.
Il semblerait que le virus survive longtemps dans l'appareil génitale masculin. Des chercheurs britanniques ont relevé le cas d'un homme qui en présentait encore des traces deux mois après sa contamination. Ces recommandations s'appliquent particulièrement aux femmes enceintes ou en âge de procréer.
Le virus zika est en effet fortement suspecté de provoquer des malformations chez le fœtus, notamment la microcéphalie. L'institution considère que le niveau d'alerte est "extrêmement élevé" et s'inquiète d'une "propagation explosive".
Les conséquences possibles du virus zika sont encore mal connues. Outre la microcéphalie, il est soupçonné de pouvoir causé le syndrome de Guillain-Barré (maladie immunitaire qui attaque le système nerveux). Mais selon le ministère de la Santé, les symptômes sont dans la grande majorité des cas bénins (états grippaux, fièvre, douleurs oculaires) voire même absents.
Auteur : La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Pour mieux informer sur le ZIKA : des documents à destination des professionnels de santé
INPES - Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé - 24/02/2016 11:45:00
Face à l'épidémie d'infections à virus Zika, les professionnels de santé sont en première ligne pour répondre aux interrogations des patients et les orienter au mieux si nécessaire. Afin de renforcer les pratiques de prévention des professionnels face à l'épidémie de virus Zika, l'Inpes a publié en décembre dernier un premier « Repère pour votre pratique » synthétisant les informations essentielles connues à cette date sur cette infection. L'Inpes a produit également un Repères pour votre pratique « L'infection à virus Zika chez la femme enceinte » le 8 février 2016.
Le 19 février 2016, de nouvelles recommandations face à une possible transmission sexuelle du virus Zika ont été rendues publiques par le Haut conseil de santé publique (HCSP). L'Inpes met à disposition un document sous la forme d'un« questions-réponses ».
Le Zika, une inquiétude forte pour les femmes enceintes exposées au virus Zika
L'infection à virus Zika est bénigne dans la grande majorité des cas mais présente des risques particuliers chez les femmes enceintes. Si le lien n'est pour l'instant pas scientifiquement démontré, a été observé, notamment au Brésil, une augmentation d'anomalies du développement cérébral intra-utérin et de microcéphalies chez des foetus et les nouveau-nés, de femmes enceintes au moment de l'épidémie. Cela implique une vigilance particulière pour toutes les femmes enceintes ou susceptibles de l'être qui résident ou désirent se rendre dans une zone de transmission du virus Zika. L'Inpes met à disposition des professionnels un nouveau Repères pour sa pratique présentant explicitement l'avis du HCSP relatif à la transmission du virus Zika par voie sexuelle.
Voyage en zone épidémique : une vigilance particulière des femmes enceintes pour adopter des gestes de prévention
Par précaution, il est recommandé aux femmes enceintes de différer leur voyage dans les zones épidémiques et d'éviter tout rapport sexuel non protégé avec un homme ayant pu être infecté par le virus Zika pendant le voyage et au retour pendant toute la durée de la grossesse.
Renforcer le suivi et la prise en charge des femmes enceintes
Pour détecter tout risque (potentiel) pour le foetus, il est recommandé de renforcer le suivi et la prise en charge des femmes enceintes exposées au virus. En cas de suspicion d'infection au virus Zika, la patiente doit être adressée rapidement en consultation obstétricale ou consulter rapidement un gynécologue de ville pour un bilan étiologique complet. En fonction des résultats, la surveillance échographique sera adaptée.
Transmission sexuelle du virus Zika : devant l'incertitude, les mesures de prévention sont essentielles
Pour prévenir le risque de transmission sexuelle du virus Zika au cours de la grossesse, les recommandations diffusées par le HCSP concernent les personnes exposées au virus Zika qu'elles résident ou qu'elles aient séjournée en zone épidémique : femmes enceintes, en âge de procréer ou ayant un projet de grossesse, ainsi que les hommes exposés au virus Zika.
L'ensemble des mesures de protection individuelles et collectives doivent également être soigneusement appliquées dans le cadre de la lutte anti vectorielle.
Il est important de consulter régulièrement le site du ministère de la Santé, du Haut Conseil de la santé publique, de l'InVSs et de l'Inpes pour prendre connaissances des actualités relatives à l'infection à virus Zika compte tenu de l'évolution permanentes des données.
Zika: les chercheurs traquent le moustique mâle pour le neutraliser
Par Nina LAMPARSKI | AFP/ 20/02/2016
De jeunes moustiques mâles croissent et prospèrent dans un laboratoire de la banlieue de Vienne, inconscients du sort qui les attend: être stérilisés en masse pour ne plus pouvoir engendrer la moindre descendance susceptible de transmettre des maladies, comme le virus Zika.
C'est l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), plus connue pour son rôle de gendarme du nucléaire dans des dossiers à haute tension diplomatique, qui perfectionne cette technique dite de l'insecte stérile, dans ses labotatoires de Seibersdorf, à 35 km au sud de Vienne.
Le principe semble simple : lâchés en bande sur des zones ciblées, les mâles neutralisés, mais pas chastes pour autant, ont pour mission de séduire les femelles locales. Leur accouplement n'engendrant aucune descendance, la population disparaît par extinction naturelle, à l'issue de conquêtes répétées.
La mise en oeuvre est plus complexe: il faut d'abord isoler les mâles des femelles puis les stériliser par irradiation, lorsqu'il sont au stade de nymphe, en recourant à l'usage du cobalt 60 ou bien des rayons X, un procédé que peaufine l'AIEA depuis de nombreuses années.
"C'est un genre de planning familial pour les insectes", résume Jorge Heindrich, chef de la section de contrôle des insectes parasites de l'organisme, à la tête d'une équipe de chercheurs internationaux.
Grâce à cette technique jugée "plus propre" que l'épandage d'insecticide, la mouche du melon a par exemple été localement rayée de la carte à Okinawa (Japon), la mouche tsé-tsé à Zanzibar (Tanzanie), la mouche du fruit dans certaines régions d'Argentine et d'Afrique du Sud.
Comme la dengue et le chikungunya, également transmis par les moustiques, le virus Zika est désormais dans le collimateur des scientifiques de Seibersdorf.
- Changer d'échelle -
Leur quotidien, ce sont des milliers de moustiques vibrionnant dans des boîtes carrées couvertes d'un filet serré, sous la lumière crue des néons. La chaleur est tropicale, l'odeur nauséabonde. Un instant de panique irrationnelle saisit les journalistes en visite lorsqu'un insecte se fait la belle et vient bourdonner autour d'eux.
C'est surtout pour les femmes enceintes que le virus Zika représente un danger: il est soupçonné d'entraîner une grave malformation congénitale du foetus, la microcéphalie. A l'origine d'une grande épidémie en Amérique latine, le Zika provoque sinon, dans la plupart des cas, des symptômes grippaux bénins (fièvre, maux de tête, courbatures).
Ce sont les insectes femelles qui transmettent le virus: "elles ont besoin de sang pour produire des oeufs. Les mâles ne se nourrissent que du sucre des fleurs et de nectar", rappelle Rosemary Lees, l'une des chercheuses.
Séparer les mâles des femelles est l'une des principales difficultés techniques en laboratoire, explique Mme Lees devant des boîtes où s'affiche la provenance des moustiques: Brésil, Indonésie, Thaïlande.
Le risque est aussi de relâcher des mâles affaiblis, qui ne seront plus assez forts pour entrer en compétition avec les mâles sauvages.
Une fois sur le terrain, c'est un défi d'une toute autre ampleur encore qui attend les spécialistes: "Nous avons démontré que la technique est efficace sur une petite échelle: nous pouvons cibler la banlieue d'une ville, peut-être jusqu'à 250.000 personnes. Il nous faut maintenant augmenter l'échelle" pour ces moustiques, explique l'entomologiste.
Deux expériences sont en cours, l'une au Soudan dans une région agricole affectée par un paludisme endémique ; l'autre sur l'île de La Réunion à la suite d'une épidémie virulente de chikungunya en 2005-2006.
Lancé en 2009, le projet de La Réunion n'est qu'au seuil de sa phase pilote. La production de moustiques stériles à grand échelle destinés à être lâchés sur la terrain n'a pas commencé.
Une fois terminée l'étude de l'écologie et de la biologie du moustique ciblé, encore faut-il que "les Etats aient la volonté de produire des insectes de synthèse, d'investir dans des installations et une source de rayons efficace", explique Marc Vreysen, chef du laboratoire des insectes nuisibles à la Divison mixte FAO-AIEA.
Et cette technique est surtout efficace en combinaison avec d'autres méthodes, y compris la pulvérisation d'insecticides pour réduire les populations de moustiques.
Une réunion avec les Etats membres de l'AIEA, spécifiquement les pays d?Amérique latine et des Caraïbes, se tiendra au Brésil fin février pour étudier les possibilités d'application au Zika du procédé de stérilisation des moustiques.
Virus Zika : le Brésil sur le pied de guerre avant les JO
La mobilisation est générale en Amérique du Sud contre Zika. Le virus est à l'origine de malformations chez les nouveau-nés. Le Brésil, qui accueille les JO en août, est le pays le plus touché. Le pays est sur le pied de guerre.
Francetv info
Mis à jour le
C'est tout un pays mobilisé contre le virus Zika. Dans les rues de Rio de Janeiro, l'heure est à la prévention. 220 000 militaires ont été déployés pour distribuer des tracts et expliquer à la population comment venir à bout de ce moustique, devenu l'ennemi public numéro un au Brésil. Autre mission de l'armée : faire du porte-à-porte, inspecter les maisons, vérifier les points d'eau puis éliminer l'eau stagnante comme celle de spots de fleurs. Car c'est chez les particuliers que les moustiques prolifèrent.
Trois morts au Brésil
Le virus Zika se transmet par la piqûre d'un moustique infecté. De la fièvre, des maux de tête, les symptômes sont semblables à ceux d'une grippe. Aucun traitement n'existe et les femmes enceintes sont les plus vulnérables, car une infection peut entraîner de graves anomalies chez le foetus au niveau du développement cérébral. Avec trois décès et 1,5 million de cas recensés, le Brésil est le pays le plus touché. Trois à quatre millions de cas sont attendus sur le continent américain en 2016, mais les autorités brésiliennes se veulent rassurantes, car selon elle, l'épidémie de Zika ne compromet pas l'organisation des JO de Rio prévus en août prochain.
Malgré le virus Zika, le Carnaval de Rio est un succès
Francetv info
Mis à jour le
Le carnaval de Rio de Janeiro a atteint son apothéose pour sa deuxième nuit de défilés. Des milliers de personnes ont dansé la samba avec la volonté affichée de faire triompher la fête sur le virus Zika.
Paillettes et costumes extravagants, tourbillons de couleurs et de rythmes. La démesure est la règle cette année encore dans le sambodrome de Rio de Janeiro. Depuis deux jours, les douze écoles de samba les plus réputées du pays rivalisent d'originalité. C'est le travail de toute une année qui sera évalué un jury de 40 personnes.
Les touristes bien là malgré Zika
Chacun des danseurs rêve du titre de champion du carnaval 2016. "Nous sommes confiants. Nous sommes heureux. Nous avons fait du bon boulot", confie l'un d'eux. Dans les gradins, plus de 70 000 spectateurs. Les inconditionnels de cette fête en plein air sont venus oublier la menace du virus Zika, une épidémie qui n'a pas découragé les touristes. Plus d'un million de visiteurs devraient eux aussi se perdre dans le tumulte du carnaval.
Le Comité olympique américain recommande aux sportifs de ne pas se rendre à Rio cet été s'ils se sentent "en danger pour leur santé".
Publié le | Le Point.fr
Le virus Zika peut-il menacer la tenue des Jeux olympiques au Brésil ? Alors que l'OMS a récemment déclaré que l'épidémie était "une urgence de santé publique de portée mondiale", le Comité olympique américain tire à son tour la sonnette d'alarme. Il préconise aux athlètes, aux entraineurs et aux staffs techniques de ne pas se rendre à Rio s'ils se sentent "en danger", rapporte l'Équipe.
Et pour cause, plus d'1,5 million de cas ont été détectés au Brésil, où se dérouleront les Jeux du 5 au 21 août. "Personne ne devrait se rendre au Brésil s'il a des craintes pour sa santé", a précisément déclaré Donald Anthony. L'absence d'athlètes américains serait un sérieux coup dur pour les Jeux olympiques alors que les États-Unis avaient remporté le plus grand nombre de médailles aux JO de 2012, à Londres.
Virus Zika. La France restreint les dons de sang des voyageurs
Virus Zika - Modifié le
Les personnes ayant séjourné dans des zones où sévit l'épidémie de virus Zika devront respecter un délai de 28 jours après leur retour en France métropolitaine.
Les personnes ayant séjourné dans des zones où sévit l'épidémie de virus Zika devront respecter un délai de 28 jours après leur retour en France métropolitaine avant de pouvoir donner leur sang, a annoncé dimanche la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Le virus Zika est généralement transmis par les moustiques du genre Aedes mais deux cas de transmission lors de transfusions sanguines ont été signalés au Brésil. « Quelqu'un qui revient d'une zone où il y a le Zika ne peut pas donner son sang avant 28 jours et (...) sur place, dans les territoires concernés, tous les dons du sang sont testés » afin de vérifier qu'ils ne sont pas contaminés par le virus, a déclaré Marisol Touraine au Grand rendez-vous Europe1-iTELE-Le Monde.
Une trentaine de pays touchés
Le virus Zika touche une trentaine de pays, principalement en Amérique latine et les départements ultramarins de la Martinique, la Guyane et la Guadeloupe sont également touchés. Dans les territoires français concernés, des mesures de suivi renforcé ont été mises en place pour les femmes enceintes, a précisé la ministre de la Santé, qui a fait état de 18 cas de Zika importés en métropole.
Généralement bénigne, la contamination par le virus Zika se traduit par des symptômes de type grippal (fièvre, fatigue, courbatures). Mais les précédentes flambées épidémiques ont coïncidé avec une augmentation des cas de syndrome de Guillain-Barré (complications neurologiques) et du nombre de nouveau-nés présentant une microcéphalie, une anomalie de croissance de la boîte crânienne.
Le virus Zika détecté dans l'urine et la salive
Par Lefigaro.fr avec AFP Mis à jour
Un institut de recherche scientifique brésilien a annoncé aujourd'hui avoir détecté le virus Zika, qui se propage en Amérique latine via le moustique Aedes aegypti, dans l'urine et la salive, précisant qu'il était trop tôt pour savoir s'il s'agit là d'un nouveau mode de contagion.
«La présence du virus Zika, sous forme active, a été détectée dans la salive et l'urine», a déclaré à la presse Paulo Gadelha, directeur de l'institut Fiocruz de Rio de Janeiro, «mais cela ne signifie pas qu'il existe une capacité de transmission par la salive et l'urine».
Les organisateurs inquiets de la propagation du virus Zika
Le virus Zika « explose » dans le monde
Le terme « explosion » est employé ici à bon escient puisque l’OMS parle d’une progression actuelle de manière « explosive du virus Zika ». En effet, à peine sorti du virus Ebola nous revoilà la proie d’un nouveau virus sorti d’un cauchemar puisqu’on parle de 4 millions de victimes estimées pour 2016 seulement sur le continent américain. Pas de vaccin pour le virus Zika, sans compter le fait que les personnes vivantes sur un territoire nouvellement touché ne présentent pas d’immunité, ne fait qu’accroître les inquiétudes. Ce virus n’est pourtant pas si nouveau puisqu’il a été identifié pour la première fois en 1947 dans la forêt de Zika en Ouganda d’où la dénomination du virus « Zika ».
Présent dans les régions tropicales d’Asie et d’Afrique, on impute à ce virus plusieurs épidémies : en 2007 sur les îles Yap en Micronésie, en 2013 en Polynésie française, en 2014 en Nouvelle Calédonie. Depuis 2015, il provoque une épidémie sur le continent américain, les premiers cas ayant été détectés au Brésil (plus d’1 500 000 cas). Aujourd’hui, l’Organisation mondiale de la santé annonce que le virus Zika constitue « une urgence de santé publique de portée internationale».
Le virus Zika est transmis à l’Homme par la piqûre d’un moustique infecté. L’important trafic aérien ou maritime et la présence de vecteurs compétents font redouter une explosion du virus à échelle mondiale. On parle ici de cas d’importations comme nous pouvons le constater aux Etats-Unis avec deux cas de scientifiques revenus du Sénégal dont l’un a contaminé son épouse par voie sexuelle. Une autre étude mentionne la présence du virus dans le sperme d’un homme de 44 ans vivant à Tahiti. Cela laisse à penser que le virus risque de se propager de façon plus accrue. En effet, l’inquiétude monte ! Le virus serait-il mutant ? Tout semble l’indiquer bien qu’au Brésil le virus présente une similitude manifeste des cas avec les souches d’origine. Rappelons que le Brésil compte plus de 1 500 000 cas. Pourtant, le cas de la transmission du virus Zika par voie sexuelle nous laisse perplexe et en attente de résultats d’études et analyses en cours, afin de nous éclairer sur cette mutation.
Le plus problématique chez Zika c’est son caractère asymptomatique. Seul un quart des cas présente des symptômes. Alors comment reconnaitre la maladie ? Comment sait-on si nous sommes contaminés par le virus Zika? Tout d’abord, si symptômes il y a, ils apparaitront entre trois à douze jours après la piqure. Une éruption cutanée accompagnée éventuellement de fièvre peut faire son apparition à laquelle s’ajoute fatigue et courbatures. Vous avez donc reconnu ici une grande similitude avec les symptômes d’une grippe tout ce qu’il y a de plus banal. Œdème des pieds et des mains ainsi que la conjonctivite peuvent être le signe du virus Zika. Pas de panique ! On ne peut pas contracter le virus deux fois, autrement dit, l’infection est immunisante. Aussi, seulement cinq cas ont été recensés en France. N’étant pas un pays à climat tropical où les moustiques sont présentes qu’entre mai et novembre et n’ayant pas de foyer épidémique, la probabilité d’une épidémie à grande échelle n’est pas un risque accrue à l’heure actuelle.
Cependant il est fortement déconseillé aux femmes enceintes de se rendre en zone infecté. Une infection par le virus Zika pendant la grossesse peut entraîner de sérieuses anomalies du développement cérébral, comme les microcéphalies. La microcéphalie peut être suspectée en échographie à partir de la vingtième semaine de grossesse. Un test diagnostique de l’infection fœtale par l’isolement du virus Zika dans le liquide amniotique après amniocentèse existe. Attention, les atteintes les plus sévères peuvent conduire à un retard mental irréversible dans le meilleur des cas et au pire des cas à une mort in utero ou dans les premiers jours de vie. Si vous êtes enceinte ou envisagez de l‘être, et que songez à vous rendre au Brésil pour les jeux Olympiques en aout, nous vous conseillons d’annuler impérativement votre séjour.
M.Dussaud pour Mutuelle News
L'OMS sonne l'alarme contre le virus Zika
Par Soline Roy - le 01/02/2016
L'épidémie est «une urgence de santé publique de portée mondiale», estime l'Organisation mondiale de la santé.
«Nous devons agir», a déclaré lundi soir Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Lorsque la crise Ebola battait son plein, les critiques n'avaient pas manqué à l'encontre d'une OMS jugée trop lente à réagir. L'instance internationale n'a cette fois pas voulu rater le coche. Après une réunion téléphonique d'experts internationaux convoqués ce lundi, l'organisation a donc décrété que Zika était une «urgence de santé publique de portée mondiale». Une qualification censée accélérer la recherche sur un virus connu depuis bientôt soixante-dix ans, mais qui n'avait jusqu'à récemment pas provoqué l'inquiétude.
Il faut dire que Zika n'avait pas grand-chose pour faire peur. Un demi-siècle après sa découverte, moins de quinze cas humains étaient décrits. Lors des premières épidémies d'importance en Micronésie puis en Polynésie française, une majorité de la population avait été infectée (près de 80 %, selon des études sérologiques), mais très peu avaient présenté des symptômes, essentiellement bénins: éruption cutanée avec ou sans fièvre, rougeur de l'œil, douleurs musculaires ou articulaires… lesquelles passent en quelques jours. Dans de rares cas, le virus (à l'instar d'autres maladies virales ou bactériennes) peut entraîner un syndrome de Guillain-Barré, une atteinte des nerfs périphériques pouvant provoquer une paralysie généralement réversible en six à douze mois.
Mais au Brésil, où une nouvelle épidémie a été identifiée en mai dernier, tout a changé. Une hausse inhabituelle de cas de microcéphalie - enfants présentant une tête anormalement petite - chez des bébés dont les mères avaient été infectées durant la grossesse a été observée par des neuropédiatres brésiliens, qui ont donné l'alarme en octobre. Officiellement, le lien est «fortement suspecté» mais «non prouvé scientifiquement», a rappelé Margaret Chan lundi soir à Genève. «Nous avons d'une part des arguments épidémiologiques, avec une coïncidence de l'épidémie de Zika et de l'augmentation du nombre de microcéphalies diagnostiquées, d'autre part de plus en plus de “case report” avec mise en évidence du virus dans le liquide amniotique des mères d'enfants malades ou chez des fœtus mort-nés», expliquait la semaine dernière au Figaro Arnaud Fontanet, directeur de l'unité épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur de Paris.
Différer les projets de grossesse
Les suspicions sont en tout cas assez fortes pour que plusieurs pays, dont le Brésil et la Colombie, conseillent aux femmes de différer leurs projets de grossesse, et que d'autres, notamment la France, recommandent aux femmes enceintes de ne pas se rendre dans les zones touchées. Lundi soir, pour la première fois, le gouvernement brésilien a déclaré que les femmes enceintes ne devaient pas venir aux Jeux olympiques, qui débuteront dans six mois.
Les experts s'inquiètent aussi de «l'étendue géographique des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le virus», a déclaré Margaret Chan lundi, s'inquiétant du «manque d'immunité de la population dans les pays nouvellement touchés». Repéré au Brésil il y a un peu plus de huit mois, Zika est désormais présent dans vingt-deux autres pays de la région. L'OMS s'attend à «3 à 4 millions de cas» en 2016 sur le continent américain et craint «une propagation au niveau international ». D'autant que l'on sait désormais que le moustique Aedes aegypti, présent dans toute la zone tropicale, n'est pas le seul vecteur possible de Zika: Aedes albopictus, le fameux moustique-tigre qui grignote de plus en plus de territoires et notamment la France métropolitaine, peut aussi le transmettre. C'est pourquoi les personnes infectées dans les zones d'endémies mais diagnostiquées après leur retour sont surveillées, pour ne pas transmettre le virus aux moustiques «locaux». Cinq cas «importés» ont ainsi été identifiés en France métropolitaine où l'épidémie n'est cependant pas à craindre, les moustiques n'étant pas actifs en hiver.
Il faudra, précise désormais l'OMS, «remédier aux grosses lacunes dans les connaissances scientifiques sur le virus et ses effets potentiels sur le fœtus, l'enfant et l'adulte», mais aussi accélérer la mise au point de vaccins, encore inexistants, et mieux lutter contre les moustiques. Autre chantier important: le diagnostic. Les symptômes de Zika, s'ils existent, sont peu spécifiques. Quant au test biologique, il demande une technique dite de l'amplification en chaîne par polymérase (PCR), et le résultat peut être un «faux positif» à cause de réactions croisées avec d'autres virus de la même famille. Il faudra donc des tests diagnostiques plus fiables, plus simples et plus rapides.
Virus Zika: l'OMS annonce une réunion d'urgence le 1er février
Publié le - Modifié le | AFP
L'OMS a annoncé jeudi une réunion d'urgence le 1er février sur l'épidémie de Zika, soupçonnée de provoquer de graves malformations congénitales, alors que le virus se propage "de manière explosive" sur le continent américain, avec 3 à 4 millions de cas attendus cette année.
Inquiète de "la possibilité d'une propagation au niveau international" et face à une "association probable de l'infection avec des malformations congénitales et des syndromes neurologiques", l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a convoqué un comité d'urgence pour le 1er février afin de décider si l'épidémie constituait "une urgence de santé publique de portée internationale".
"Le virus a été détecté l'an dernier dans la région des Amériques, où il se propage de manière explosive. Le niveau d'alerte est extrêmement élevé", a déclaré à Genève la directrice de l'OMS, Margaret Chan.
Déjà, la France, le Canada ont fait état jeudi de cas de voyageurs ayant contracté le virus pendant des séjours dans des zones touchées par cet agent infectieux à l'étranger. Aucun des patients n'a présenté de forme grave de l'infection, ont cependant précisé les autorités des deux pays.
Trois personnes à New York, dont une femme enceinte, ont aussi été infectées par le virus lors d'un voyage dans un pays touché, ont annoncé les autorités sanitaires de la plus grande ville américaine.
L'agence spécialisée des Nations unies est particulièrement préoccupée en raison du "manque d'immunité" des populations "dans les régions nouvellement infectées" et "de l'absence de vaccins, de traitements spécifiques et de tests de diagnostic rapides".
Pour ce qui est d'un vaccin, il n'y en aura probablement pas de sûr et efficace contre le virus avant plusieurs années, a estimé le directeur de l'Institut américain des allergies et maladies infectieuses, le Dr Anthony Fauci, même si les recherches semblent prometteuses.
La directrice de l'OMS a par ailleurs souligné que "la situation découlant d'El Nino (phénomène climatique particulièrement puissant depuis 2015 et qui favorise le réchauffement climatique) devrait cette année accroître le nombre des moustiques".
Comme la dengue et le chikungunya, le Zika, qui tire son nom d'une forêt en Ouganda où il a été repéré pour la première fois en 1947, se transmet par une piqûre de moustique du genre Aedes aegypti ou Aedes albopictus (moustique tigre).
- 1,5 million de cas au Brésil -
"Des épidémies majeures peuvent se produire dans des villes à l'échelle mondiale", a alerté l'OMS sur son compte Twitter.
Par ailleurs, deux cas d'infection par le Zika laissent penser qu'une transmission par contacts sexuels serait possible, a indiqué une haute responsable sanitaire américaine.
De tels cas "rendent biologiquement plausible une transmission par contacts sexuels mais la science est très claire à ce stade, à savoir que le virus Zika se transmet essentiellement par la piqûre d'un moustique infecté", a souligné la Dr Anne Schuchat, directrice adjointe des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
En Amérique latine, le pays le plus touché par le Zika est le Brésil, avec environ 1,5 million de cas, selon l'OMS. Jeudi, le Honduras a annoncé avoir enregistré plus de 1.000 cas de Zika depuis décembre.
"On peut s'attendre à trois à quatre millions de cas" sur le continent américain, a déclaré à Genève un responsable de l'OMS pour cette région, Marcos Espinal. Ces chiffres devraient être atteints sur une période d'un an, mais l'OMS estime que l'épidémie reste largement sous-évaluée car la majorité des cas sont bénins.
Même si le lien causal direct entre virus et complications, comme la microcéphalie et le syndrome de Guillain-Barré, n'a pour le moment pas été établi, il a été recommandé aux femmes de ne pas tomber enceintes dans plusieurs pays et territoires tels que la Colombie, le Salvador, l'Equateur, le Brésil, la Jamaïque et Porto Rico.
Aux Etats-Unis, les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), ont indiqué sur la foi d'une étude que le virus pourrait se propager le long des côtes est et ouest des Etats-Unis pendant les mois chauds, et atteindre même le Midwest.
Et deux compagnies aériennes d'Amérique latine, dont la plus importante, Latam, et Sky, ont proposé de rembourser les femmes enceintes ayant acheté des billets vers des zones touchées par le virus. Des décisions similaires avaient été annoncées mercredi par les compagnies américaines Delta et American Airlines.
A l'OMS, la prudence reste de mise. "Nous ne savons pas si ce virus peut franchir la barrière du placenta", a relevé M. Espinal. Et le Dr Bruce Aylward, numéro deux à l'OMS, a expliqué aux médias que l'organisation ne pouvait pas recommander aux femmes de ne pas tomber enceinte car il s'agissait d'un choix personnel.
Si les syndromes sont le plus souvent de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures), chez les femmes enceintes le Zika peut être transmis au foetus et entraîner des malformations congénitales, telles que la microcéphalie, une diminution du périmètre crânien qui altère le développement intellectuel, voire cause la mort.
La maladie à virus Zika est due à un virus transmis par des moustiques du genre Aedes.
Les sujets atteints présentent en général une fièvre modérée, une éruption cutanée (exanthème) et une conjonctivite. Normalement, ces symptômes disparaissent en 2 à 7 jours.
Il n’existe actuellement aucun traitement ou vaccin spécifique.
La meilleure forme de prévention consiste à se protéger des piqûres de moustiques.
On sait que le virus circule en Afrique, dans les Amériques, en Asie et dans le Pacifique.
Introduction
Virus émergent transmis par les moustiques, on a identifié le virus Zika pour la première fois en Ouganda en 1947 chez des singes rhésus, par le biais d’un réseau de surveillance de la fièvre jaune selvatique. On l’a ensuite identifié chez l’homme en 1952 en Ouganda et en République-Unie de Tanzanie. Des flambées de maladie à virus Zika ont été observées en Afrique, dans les Amériques, en Asie et dans le Pacifique.
Genre: Flavivirus
Vecteur: Moustiques du genre Aedes (piquant en général le matin, en fin d’après-midi et en soirée)
Réservoir: înconnu
Signes et symptômes
On ne connaît pas très bien la durée d’incubation (allant de l’exposition à la manifestation des symptômes), mais elle est probablement de quelques jours. Les symptômes ressemblent à ceux d’autres arboviroses, comme la dengue, et comportent de la fièvre, des éruptions cutanées, de la conjonctivite, des douleurs musculaires et articulaires, un état de malaise et des céphalées. Ces symptômes restent en général bénins et disparaissent en 2 à 7 jours.
Lors des grandes flambées épidémiques en Polynésie française et au Brésil, en 2013 et en 2015 respectivement, les autorités sanitaires nationales ont signalé des complications neurologiques et auto-immunes potentielles. Récemment, au Brésil, les autorités sanitaires locales ont observé une recrudescence des infections à virus Zika dans le grand public, ainsi qu’une augmentation du nombre des nouveau-nés atteints de microcéphalie dans le nord-est du pays.
Les organismes enquêtant sur les flambées épidémiques dues au virus Zika mettent à jour un nombre de données croissantes établissant un lien entre ce virus et la microcéphalie. D’autres investigations seront toutefois nécessaires pour pouvoir comprendre la relation entre la microcéphalie des nourrissons et le virus Zika. Des investigations sont également en cours sur d’autres causes potentielles.
Transmission
Le virus Zika se transmet à l’être humain par la piqûre d’un moustique infecté du genre Aedesdans les régions tropicales. Celui-ci transmet aussi la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune.
Des flambées de maladie à virus Zika ont été signalées pour la première fois dans le Pacifique en 2007 et en 2013 (îles Yap et Polynésie française respectivement), puis en 2015 dans les Amériques (Brésil et Colombie) et en Afrique (Cabo Verde). En outre, plus de 13 pays des Amériques ont notifié des infections sporadiques à virus Zika, signe d’une expansion géographique rapide de celui-ci.
Diagnostic
On diagnostique le virus Zika par PCR (amplification en chaîne par polymérase) et par isolement à partir d’échantillons sanguins. Le diagnostic sérologique peut être difficile à cause de la possibilité de réactions croisées avec d’autres flavivirus, par exemple le virus de la dengue, du Nil occidental ou de la fièvre jaune.
Prévention
Les moustiques et leurs gîtes larvaires représentent un risque important pour l’infection à virus Zika. La prévention et la lutte s’appuient sur la réduction du nombre des moustiques à la source (élimination ou modification des gîtes larvaires) et la diminution des contacts entre ces insectes et l’être humain.
Pour y parvenir, on peut appliquer des produits répulsifs, porter des vêtements (de préférence de couleur claire) couvrant le plus possible le corps, mettre des obstacles physiques, écrans anti-insectes, portes et fenêtres fermées, et dormir sous des moustiquaires. I
Il est également important de vider, de nettoyer ou de couvrir tous les contenants susceptibles de retenir l’eau, comme les seaux, les pots de fleurs ou les pneus, de façon à éliminer les endroits où les moustiques peuvent se reproduire.
On accordera une attention particulière et une aide spéciale à ceux qui peuvent ne pas être capables de se protéger correctement, comme les jeunes enfants, les malades ou les personnes âgées.
Lors des flambées, les autorités sanitaires pourront préconiser des pulvérisations d’insecticide. Les insecticides recommandés par le système OMS d’évaluation des pesticides (WHOPES) peuvent également servir de larvicides pour traiter des conteneurs d’eau relativement grands.
Les voyageurs doivent prendre les précautions de base décrites ci-dessus pour se protéger des piqûres de moustiques.
Traitement
La maladie à virus Zika est en général relativement bénigne et ne requiert aucun traitement spécifique. Les sujets atteints doivent beaucoup se reposer, boire suffisamment et prendre des médicaments courants contre la douleur et la fièvre. En cas d’aggravation des symptômes, ils doivent consulter un médecin.
Il n’existe actuellement aucun vaccin.
Action de l’OMS
L’OMS aide les pays à lutter contre la maladie à virus Zika:
en renforçant la surveillance;
en développant les capacités des laboratoires pour détecter le virus;
en collaborant avec eux pour éliminer les populations de moustiques;
en préparant des recommandations pour les soins et le suivi clinique des sujets atteints; et
en déterminant et en soutenant les domaines prioritaires de la recherche concernant cette maladie et ses complications possibles.
L’épidémie de Zika se propage « de manière explosive », selon l’OMS
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
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L’inquiétude grandit face au virus Zika, bénin en apparence mais pouvant provoquer une grave malformation congénitale. L’Amérique latine où le Brésil est le plays le plus touché se mobilise ; Barack Obama appelle à des actions urgentes ; les premiers cas sont signalés en Europe.
L’épidémie « se propage de manière explosive », « le niveau d’alerte est extrêmement élevé », a déclaré, jeudi 28 janvier, la directrice mondiale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’organisation, qui s’attend à trois ou quatre millions de cas sur le seul continent américain, est particulièrement inquiète du fait de « la possibilité d’une propagation au niveau international » et a décidé de convoquer un comité d’urgence le 1er février.
L’OMS craint par ailleurs une « association probable de l’infection avec des malformations congénitales et des syndromes neurologiques », mais aussi « le manque d’immunité parmi la population vivant dans les régions nouvellement infectées » et « l’absence de vaccins, de traitements spécifiques et de tests de diagnostic rapides ». « En outre, a souligné Mme Chan, la situation découlant d’El Nino (phénomène climatique particulièrement puissant depuis 2015) devrait cette année accroître le nombre de moustiques ».
Recommandations aux femmes enceintes
En France, cette menace est prise au sérieux. Marisol Touraine, la ministre de la santé, juge l’épidémie « sérieuse ». Sur France Info, elle a recommandé aux femmes enceintes en métropole « de différer leurs voyages en Martinique, Guyane et territoires d’outre-mer » à cause des risques liés à ce virus.
« Dans des cas limités, la maladie peut être très grave avec des effets neurologiques, et, pour les femmes enceintes, des complications, des malformations pour leur bébé. Je veux dire très fortement. Des femmes qui sont en métropole sur le territoire français et qui ont prévu d’aller en Guyane, en Martinique ou dans les territoires d’outre-mer, si elles sont enceintes, je leur recommande de différer leur voyage. Il y a un enjeu de santé publique. »
Le 22 janvier, la Direction générale de la santé insistait dans un communiqué sur le fait que même « les femmes ayant un projet de grossesse et ayant le projet de se rendre dans des zones où sévit le Zika » devaient envisager un report de leur voyage.
Des cas en outre-mer et dans six pays d’Europe
Aucun cas n’a été signalé en France métropolitaine, mais les autorités sanitaires ont évoqué des cas autochtones (infections contractées sur place) dans les îles de Guadeloupe, Martinique et Saint-Martin, dans les Caraïbes, ainsi que sur le littoral de la Guyane.
La ministre fait savoir qu’une équipe sanitaire se rendra en Martinique dans les prochains jours « pour évaluer les besoins complémentaires que nous apporterons aux médecins et aux hôpitaux dans ces territoires ».
En Europe, les autorités sanitaires d’au moins six pays (Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Portugal, Danemark et Suisse) confirment sa présence chez des personnes rentrant d’Amérique latine. Aucune infection n’a été rapportée chez des femmes enceintes.
Le climat en Europe, actuellement en plein hiver, devrait toutefois empêcher tout moustique porteur de la maladie de survivre.
Plus de 1 000 cas au Honduras
« Depuis le début de l’année, 949 cas de contamination au Zika ont été signalés, qui s’ajoutent aux 51 autres recencés en décembre 2015 », a annoncé le vice-ministre de la santé jeudi. Francis Contreras a précisé qu’une enquête est en cours concernant le cas d’un homme âgé décédé la semaine précédente, le décès pouvant potentiellement lié au virus. « Le vieil homme souffrait du syndrome de Guillain-Barré, qui attaque le système nerveux et provoque une paralysie ou une faiblesse musculaire, mais nous pensons qu’il avait été auparavant affecté par le virus Zika », contre lequel il n’existe aucun traitement ni vaccin, a déclaré Contreras.
Questions-réponses sur la maladie à virus Zika
Questions-réponses
29 janvier 2016
Où sévit la maladie à virus Zika?
La maladie à virus Zika touche les zones tropicales où vivent d’importantes populations de moustiques. On sait que le virus circule en Afrique, dans les Amériques, en Asie du Sud et dans le Pacifique occidental.
Le virus Zika a été découvert en 1947, mais, pendant de nombreuses années, seuls des cas humains sporadiques ont été détectés en Afrique et en Asie du Sud. La première flambée épidémique attestée est survenue en 2007 dans le Pacifique. Depuis 2013, des cas et des flambées épidémiques de la maladie ont été signalés dans le Pacifique occidental, dans les Amériques et en Afrique.
Compte tenu de l’expansion des milieux où les moustiques peuvent vivre ou se reproduire, elle-même facilitée par l’urbanisation et la mondialisation, des épidémies urbaines majeures de maladie à virus Zika pourraient se déclarer dans le monde entier.
Comment attrape-t-on le virus Zika?
La maladie se transmet par la piqûre d’un moustique infecté du genre Aedes, le même type de moustique qui propage la dengue, l’infection à virus Chikungunya et la fièvre jaune.
Comment le moustique du genre Aedes se reproduit-il?
Seule la femelle pique, se nourrissant de façon intermittente et de préférence sur plusieurs personnes. Rassasiée, il lui faut trois jours de repos avant de pondre ses œufs. Ceux-ci peuvent survivre jusqu’à un an sans eau. En présence d’eau – une quantité réduite d’eau stagnante suffit alors –, les œufs se transforment en larves puis en moustiques adultes. Le moustique s’infecte en piquant un porteur humain du virus.
Où le moustique Aedes peut-il survivre?
On distingue deux types de moustique du genre Aedes capables de transmettre le virus Zika. Le plus souvent, le virus est propagé par Aedes aegypti dans les régions tropicales et subtropicales. Aedes aegypti ne peut survivre dans les zones à climat plus tempéré. Le virus peut aussi être transmis par Aedes albopictus qui lui est capable d’hiberner et de survivre dans des zones plus tempérées.
Le moustique Aedes peut-il se déplacer d’un pays à un autre et d’une région à une autre ?
Incapable de voler sur des distances supérieures à 400 mètres, le moustique du genre Aedes peut être transporté involontairement par l’homme d’un endroit à un autre (par exemple à l’arrière d’une automobile, sur des végétaux). S’il peut survivre à la température du lieu de destination, il est alors théoriquement capable de s’y reproduire et d’introduire le virus Zika dans des zones précédemment exemptes.
Quels sont les symptômes?
Le virus Zika se traduit généralement par des symptômes bénins apparaissant quelques jours après la piqûre par le moustique infecté. La plupart des sujets atteints présentent une fièvre légère et une éruption cutanée, parfois accompagnées d’une conjonctivite, de douleurs musculaires et articulaires et de fatigue. Les symptômes disparaissent généralement en 2 à 7 jours.
Quelles sont les complications éventuelles du virus Zika?
Aucune flambée épidémique d’envergure due à ce virus n’ayant été enregistrée avant 2007, on sait aujourd’hui peu de choses sur les complications de la maladie.
Pendant la première flambée épidémique de maladie à virus Vika survenue en 2013-2014 en Polynésie française et qui avait coïncidé avec une flambée de dengue, les autorités sanitaires nationales ont aussi rapporté une recrudescence inhabituelle du syndrome de Guillain-Barré.
Des investigations rétrospectives sont en cours, notamment sur le rôle éventuel du virus Zika et d’autres facteurs. Une recrudescence du syndrome de Guillain-Barré a également été observée en 2015 lors de la première flambée épidémique de maladie à virus Zika au Brésil.
En 2015, les autorités sanitaires locales du Brésil ont aussi relevé une augmentation du nombre des nouveau-nés atteints de microcéphalie au moment où sévissait une flambée épidémique de maladie à virus Zika. Les autorités et organismes sanitaires enquêtent actuellement sur le lien éventuel entre microcéphalie et virus Zika, entre autres causes possibles. Cependant, des investigations et des recherches supplémentaires sont encore nécessaires à cet égard.
Le syndrome de Guillain-Barré est une affection où le système immunitaire attaque une partie du système nerveux. Provoqué par différents virus, il peut affecter l’homme à tout âge. On n’ignore ce qui déclenche exactement le syndrome. Les principaux symptômes sont une faiblesse musculaire et des picotements dans les bras et les jambes.
Des complications graves surviennent en cas d’atteinte des muscles respiratoires et l’hospitalisation est alors nécessaire. On observe un rétablissement dans la plupart des cas, mais les effets comme la faiblesse peuvent persister chez certains sujets.
Les femmes enceintes doivent-elles s’inquiéter de la maladie à virus Zika?
Les autorités sanitaires enquêtent actuellement sur le lien possible entre la maladie à virus Zika chez la femme enceinte et la microcéphalie chez le nouveau-né. Jusqu’à ce qu’on en sache plus, les femmes enceintes et celles qui souhaitent avoir un enfant doivent prendre des précautions supplémentaires pour se protéger des piqûres de moustique.
Si vous êtes enceinte et craignez d’avoir contracté la maladie à virus Zika, consultez votre médecin qui fera un suivi étroit pendant la grossesse.
Qu’est-ce que la microcéphalie?
La microcéphalie est une anomalie rare du nourrisson consistant en une petitesse excessive de la tête. Elle est due au développement anormal du cerveau de l’enfant dans l’utérus ou au cours de la petite enfance. Pendant la croissance, les nourrissons et les enfants atteints de microcéphalie présentent souvent des troubles du développement du cerveau.
La microcéphalie est causée par différents facteurs environnementaux et génétiques comme le syndrome de Down; l’exposition intra-utérine aux drogues, à l’alcool ou à d’autres toxines; et une infection due à la rubéole pendant la grossesse.
Comment traite-t-on la maladie à virus Zika?
Les symptômes de la maladie à virus Zika peuvent être traités avec les médicaments courants contre la douleur et la fièvre, du repos et beaucoup d’eau. S’ils s’aggravent, il faut consulter un médecin. Il n’existe actuellement aucun traitement ni vaccin contre la maladie.
Comment pose-t-on le diagnostic de la maladie à virus Zika?
Pour la plupart des sujets, le diagnostic de maladie à virus Zika se fonde sur les symptômes et les antécédents récents (par exemple, piqûres de moustique ou voyage dans une zone où l’on sait que le virus Zika est présent). Un laboratoire peut confirmer le diagnostic au moyen de tests hématologiques.
Comment se protéger?
La meilleure façon de se protéger du virus Zika est d’éviter les piqûres de moustique, ce qui protège également les populations d’autres maladies transmises par le moustique comme la dengue, l’infection à virus Chikungunya et la fièvre jaune.
Pour ce faire, on peut appliquer des produits répulsifs, porter des vêtements (de préférence de couleur claire) couvrant le plus possible le corps, mettre des obstacles physiques (par exemple écrans anti-insectes, portes et fenêtres fermées), et dormir sous des moustiquaires.
Il est également important de vider, de nettoyer ou de couvrir tous les contenants susceptibles de retenir l’eau même en petite quantité, comme les seaux, les pots de fleurs ou les pneus, de façon à éliminer les endroits où les moustiques peuvent se reproduire.
Faut-il éviter de voyager dans des zones touchées par le virus Zika?
Les voyageurs doivent se tenir informés sur le virus Zika et les autres maladies transmises par le moustique et consulter s’ils sont concernés les autorités locales chargées de la santé ou des voyages.
Pour se protéger contre la maladie à virus Zika et les autres maladies transmises par le moustique, chacun doit éviter les piqûres de moustique en prenant les mesures présentées ci-dessus. Les femmes enceintes et celles qui souhaitent avoir un enfant doivent suivre ce conseil, et peuvent également consulter les autorités sanitaires locales si elles voyagent dans une zone où sévit une flambée épidémique de maladie à virus Zika.
À la lumière des données disponibles, l’OMS ne préconise aucune restriction des voyages et du commerce en lien avec la maladie à virus Zika. À titre de mesure de précaution, certains gouvernements nationaux ont fait des recommandations à leur population en matière de santé publique et de voyages, en se fondant sur leur évaluation des données disponibles et des facteurs de risque locaux.
Le phénomène El Niño peut-il avoir un effet sur le virus Zika?
Aedes aegypti se reproduit dans les eaux stagnantes. Sécheresses prononcées, inondations, pluies torrentielles et élévation de la température sont autant d’effets connus du phénomène El Niño – un réchauffement de la partie centrale et orientale de l’Océan Pacifique tropical. On peut s’attendre à une prolifération des moustiques à la suite du nombre croissant de gîtes larvaires favorables.
Des mesures peuvent être prises pour éviter et réduire les effets d’El Niño sur la santé, en particulier en réduisant les populations de moustiques vecteurs du virus Zika. L’OMS et ses partenaires collaborent pour aider les ministères de la santé à:
améliorer la préparation et la riposte face à El Niño;
renforcer toutes les interventions susceptibles de réduire les populations de moustiques, par exemple la réduction des sources ciblant les principaux lieux où le moustique se reproduit, la distribution de larvicides (des insecticides ciblant spécifiquement le stade larvaire d’Aedes) pour le traitement des eaux stagnantes lorsqu’il n’est pas possible d’utiliser d’autres solutions (nettoyage, vidange, couverture, etc.);
renforcer la surveillance du vecteur (recensement du nombre de gîtes larvaires dans une zone déterminée, pourcentage des gîtes éliminés); et
suivre les effets des mesures de lutte antivectorielle qui ont été prises.
Les ménages peuvent aussi contribuer à réduire les populations de moustiques. Il convient par exemple de vider, de nettoyer ou de couvrir les récipients ou objets qui peuvent contenir ne serait-ce qu’un peu d’eau – seaux, pots de fleurs ou vieux pneus par exemple – pour qu’ils ne puissent servir de gîte larvaire (même en période de sécheresse prononcée).
Quelles sont les lacunes en matière de connaissances sur le virus Zika?
Les principales questions à cet égard sont notamment les suivantes:
Caractéristiques épidémiologiques du virus, par exemple période d’incubation, rôle des moustiques dans la transmission et extension géographique du virus.
Moyens médicaux pouvant être mis au point (traitements et vaccins notamment).
Interaction du virus Zika avec d’autres arbovirus (c’est-à-dire des virus transmis par le moustique, la tique et d’autres arthropodes) comme le virus de la dengue.
Mise au point de tests diagnostiques en laboratoire plus spécifiques pour le virus Zika afin de réduire les erreurs de diagnostic imputables à la présence du virus de la dengue ou d’autres virus dans un échantillon.
QUESTION DU JOUR: Le virus Zika se transmet-il sexuellement ?
Publié le 29/01/2016
QUESTION DU JOUR: Le virus Zika se transmet-il sexuellement ?
Deux cas d'infection par le virus aux laissent penser qu'une transmission par contacts sexuels serait possible, a-t-on appris jeudi.
«On nous a indiqué un cas d'infection par le virus Zika dont la transmission s'est peut-être faite sexuellement», indique la Dr Anne Schuchat, directrice adjointe des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Dans un autre cas, «le virus (vivant) a été détecté dans le sperme d'un homme deux mois après l'apparition des symptômes de l'infection», a-t-elle ajouté en réponse à une question.
De tels cas «rendent biologiquement plausible une transmission par contacts sexuels, mais la science est très claire à ce stade, à savoir que le virus Zika se transmet essentiellement par la piqûre d'un moustique infecté», a souligné la Dr Schuchat. De ce fait, «c'est là qu'il faut concentrer nos efforts», a-t-elle insisté.
Selon le New York Times, l'homme dont le sperme était contaminé avec le virus Zika est un résident de Tahiti qui a été exposé à une épidémie en Polynésie française en 2013.
Les chercheurs français ont découvert un niveau viral élevé dans son sperme, même après que le virus Zika eut totalement disparu de son sang. Le virus a également été trouvé dans ses urines. Le seul cas connu de possible transmission sexuelle a été rapporté en 2008.
Le Dr Brian Foy, un biologiste de l'Université d'Etat du Colorado, expert des maladies transmises par des moustiques, travaillait au Sénégal en zone rurale avec un étudiant Kevin Kobylinski, attrapant des moustiques pour une recherche sur le paludisme. Les deux chercheurs ont été piqués de nombreuses fois.
Une semaine après, de retour dans le Colorado, MM. Foy et Kobylinski sont tombés malades avec des symptômes typiques d'infections transmises par des moustiques.
Quelques jours après, la femme de M. Foy, une infirmière, a développé les mêmes symptômes que son mari, mais plus sévères. Les trois malades se sont tous remis. M. Foy a toutefois ressenti des douleurs dans ses testicules vers la fin de l'infection et il a aussi signalé ce qui paraissait être du sang dans son sperme.
Leur infection est restée un mystère ayant été testés négatif pour le paludisme et les d'autres maladies tropicales. Le Zika n'avait pas alors été envisagé.
Mais un an plus tard, un autre scientifique a suggéré que le Zika pourrait être responsable. Comme des échantillons de sang de M. Foy avaient été congelés, des tests ont pu être effectués, déterminant qu'il avait bien été infecté par le virus Zika, ce qui laisse la question ouverte de la manière dont sa femme a été contaminée.
Bien écrit votre article, merci pour ces informations, toujours utile pour lutter contre les moustiques. cdt, l'équipe Anti-moustique.net
3.
Filou
Le 04/02/2016
Merci Antoine.
Article mis sur le site.
4.
Antoine
Le 04/02/2016
Intéressant à compléter avec l'article de mutuelle-news. fr « Le virus Zika « explose » dans le monde à lire absolument !
5.
Filou
Le 31/01/2016
Pour en dire un peu plus c'est un spray qui s'appelle "Insect Ecran Moustiques Spécial Tropiques".
C'est un répulsif contre le moustique tigre et du type "anophéle aedes" (c'est le type porteur du virus Zika).
Principe actif : icaridine.
On le trouve sur le site Amazon à environ 10 euros.
Pas de gaz dans ce spray.
Donné pour 15 jours avec 2 à 3 pulvérisations/jour.